Ah ! La vieille époque des Super 8 érotico SM qui fleurissaient sur les écrans des partouses parisiennes… À croire, qu’au sortir de la dernière guerre, des nostalgiques, habitués aux petites visites de courtoisie à la kommandantur, aimaient à mater cette époque regrettée de la chute des Chleuhs…
Avez-vous déjà entendu parler de ce qui s’appelait à une époque, reculée désormais, la « nazisploitation » ? Non ? Vous ne savez pas ce que vous ratez ! Mais heureusement pour vous, bande de petits veinards, tonton Balthus est là pour réparer cette lacune dans votre culture pornographique.
La « nazisploitation » est une mode qui a fleuri au beau milieu des années soixante-dix, nonobstant axées sur la paix et l’amour, visant à se faire de petites soirées « Das Reich remember », en partousant sur des canapés aux motifs improbables, tout en matant sur l’écran du salon, de petits loops allemands ou italiens, orientés sadomaso, au format Super 8.
APRÈS HIROSHIMA, MON AMOUR… AUSWITZ MON LOULOU ? !
Comme le disait mon cousin Heinrich à une petite naïade dénudée, au beau milieu des montagnes du Nicaragua [pays qu’il avait rejoint en urgence, pour quelques vacances, dès la fin du mois d’août 1944] et juste avant de la prendre contre un arbre sans anesthésie : « Ich liebe dich, fräulein, weil du bist eine große schweinerei ! » [soit en bon français de chez nous : je vous aime, mademoiselle, car vous me semblez une fieffée salope ! Traduction approximative, z’aviez qu’à faire germain seconde langue].
M’EN REVENANT DE GERMANIE !
Mais revenons à nos moutons. Le X fut éminemment prolixe, en cette riante décennie où les donzelles courraient à moitié nu, se ruant dans le premier festival de rock altermondialiste venu [faudrait tout de même que ça revienne à la mode], pour tout ce qui concernait alors la mise en scène de jeunes femmes prisonnières de stalags et camps de vacances privés, livrées aux caprices sadiques et autres joyeusetés d’Obersturmführer en furie. Cela rencontra d’ailleurs un franc succès au vu du nombre de films qui traitèrent du sujet [une cinquantaine de productions] à une échelle plus ou moins hard [le premier qui me colle Portier de nuit ou Ilsa, louve des SS dans le X, je lui coupe les mains, ça lui fera les pieds !].
Une chose est d’ores et déjà actée : on ne peut pas dire que niveau titraille, les productions aient réussi à démontrer un génie hors du commun ! De Nazi Sexperiments [1973] à Stalag 69 [1982] en passant par tous les titres qui pouvaient inclure le mot « SS » ou faisant référence à cette période apparemment tant regrettée de notre histoire, on pourrait citer à la volée, le mot est bon je trouve, Bordel SS [1976], Train spécial pour SS [1977], Elsa Fräulein SS [1977] ou Nathalie rescapée de l’enfer [1978], chefs-d’oeuvre de série Z réalisés par des Alain Payet qui s’étaient alors engouffrés dans la brèche.
HÉ ! LES COMICS ! [UN FFI À DEUX SS DANS LE VERCORS…]
Mais si ce genre fut porté sur grand écran, c’est bien vite oublier qu’on était, à la base, sur des comics ! Car si Marvel luttait de son côté en faisant s’affronter Captain America et les marcheurs au pas de l’oie, certaines éditions, quant à elles, surfaient sur ce côté 1943 forever, avec des publications telles qu’Hessa [avec deux « S », fille d’un père nazi, sadique et incestueux, ça laisse rêveur !], Goldrake Playboy, Man’s Story et autres Men Today, que Monsieur Tout le monde pouvait se procurer à la petite librairie du coin, histoire d’aller se faire une petite pougnette bien « réac » aux toilettes, tandis que « Moman » s’affairait aux fourneaux.
Mais, heureusement pour nous et sans doute malheureusement pour d’autres nostalgiques adeptes des pastilles Vichy, cette mode ne survécut pas au-delà de la première moitié des années quatre-vingt. Elle fut bien vite remplacée par de pseudos films érotico-fétichistes sadomasos, plus basés sur le gore alors en plein boum, depuis la sortie de Cannibal Holocaust, de Zombie et autres films de slashers, que sur des scènes de soumises attachées à un mur, goûtant aux délices de la cravache avant de découvrir ceux de l’anal infernal. Mais, comme je le dis toujours, que voulez-vous, les gens ne savent plus s’amuser alors…
Toutes les bonnes choses ont une fin et, on peut le dire, il est foutu le temps du Maréchal… Et c’est tant mieux !
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